Résumé
À la suite d’une explosion nucléaire qui transforme la voix de tous·tes les habitant·es d’une île, une journaliste finlandaise se rend sur place afin d’y retrouver un ermite aux pouvoirs mystérieux.
L'avis de Tënk
Réalisé en 2015, ce court métrage est le premier film de la réalisatrice canadienne d’origine haïtienne Miryam Charles. On y trouve déjà son goût pour les narrations hybrides, oscillant entre fiction, documentaire et forme expérimentale, ainsi que cette atmosphère fantomatique, à la fois douce et profondément mélancolique qui lui est propre. Dans Vole, vole tristesse, nous suivons à travers un faux récit journalistique teinté d’humour, les conséquences de la disparition des voix des habitant·es d’une île. Face à cette catastrophe où chacun·e tente de retrouver sa vie d’avant on pense aux nombreux·ses absent·es d’Haïti dû·es à son passé colonial, à son histoire politique troublée, aux séismes qui l’ont frappée. Cette voix féminine qui est maintenant celle de toustes les habitant·es n’est pas l’expression d’un peuple uni mais plutôt celle d’un territoire marqué auquel la réalisatrice adresse ce film comme un souhait, presque une incantation pour qu’il s’empare de son langage libérateur.
Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice