Résumé
Après avoir appris que lui et son compagnon étaient atteints du sida, le cinéaste Tom Joslin a décidé de tenir un journal vidéo qui rende compte au quotidien de la progression de la maladie. À sa mort, un de ses élèves, Peter Friedman, a poursuivi son projet et a monté les documents accumulés. Mémoire d’un couple homosexuel vivant à Los Angeles en 1993, Silverlake, vu d’ici a été l’un des premiers films à montrer ce qu’est vivre et mourir du sida. C’est aussi et surtout une histoire d’amour glorieusement assumée entre deux hommes, Tom et Mark.
L'avis de Tënk
Bien avant les smartphones, la caméra video a ouvert une brèche : on pouvait enfin filmer partout, tout le temps, son et image synchrone (et pour une somme modique) avec une caméra à peine plus grande que la main. Pour la première fois, chroniquer sa vie devenait possible. Tom Joslin et Mark Massi s’engouffrent dans cette ouverture : ils filment constamment, frénétiquement, liant vie et tournage. Laisser une trace, faire un film et se dire leur amour. Rarement journal n’aura été aussi sincère, nu et cru. Ils parviennent à éviter le piège de voyeurisme par la place assumée qu’ils donnent à la caméra dans leur rapport et par le dialogue qu’ils construisent avec le·a futur·e spectateur·rice. Un film d’une désarmante beauté et douceur. C’est l’œuvre d’un engagement total, absolument nécessaire.
Sylvain Bich
Projectionniste