Résumé
Une porte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire, à son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Milošević.
L'avis de Tënk
Ce qui est merveilleux dans ce film qui prend un appartement comme un scénario en dur d’une vie, de plusieurs vies et de l’histoire de la Yougoslavie, de la Serbie tissée par la caméra de la réalisatrice, c’est que tout prend la couleur du souvenir d’enfance, du lieu qu’on a tant aimé et que l’on quitte, lumières, ombres, chatoiements, scènes drôles, personnages attachants, archives, tableaux, argenterie, et surtout sa mère,immense intellectuelle et démocrate combattante d’un pays que beaucoup avaient assimilé à son dictateur Milosevic. C’est une autre Serbie qu’on découvre, les amis, les voisins, tous discutent et se disputent autour la grande table, la presse appelle sans cesse au téléphone et en bas dans la rue les manifestations se succèdent et comme avant où Srbijanka Turajlić disait à la foule des mots bouleversants. La réalisatrice est interpellée par sa mère : continuera-t-elle le combat politique ? Ce dont elle hérite et qu’elle honore magnifiquement dans ce film, elle n’en fera pas son métier. Comment recevoir un héritage? Qu’en faire?
Claire Simon
Réalisatrice