Parfois, 13 minutes suffisent à définir ce qu’on pourrait appeler le surmoi spatial. Celui-ci pleure d’émotion dès l’évocation de la planète Mars. Celle-là insiste sur sa petite taille, idéale pour une mission. Un autre prévient sa fille : il ira sur Mars, sans jamais revenir. Un adolescent se compare à ET. Un jeune homme évoque la nécessité d’une exploration martienne et, tout de suite, sa colonisation. Un autre pointe la surpopulation terrestre. On étouffe. Un écrivain rêve de tenir un blog sur Mars, c’est le job de ses rêves. Partir, sans retour. Tel est le motif de ces brèves vidéos par lesquelles des aspirants astronautes motivent leur aspiration profonde à aller sur Mars. La planète rouge apparaît ici comme un opportun plan B, un recours auquel s’accrocher quand tout se découd ici bas. On regarde ce montage très malin avec surprise et amusement. Mais le sourire se fige lorsqu’on réalise que cet imaginaire martien est loin d’être tari, avec la surenchère suscitée par le projet d'Elon Musk, SpaceX qui, lui, est tout sauf farfelu.

Benoît Hické
Programmateur et enseignant