Peut-on raconter le mouvement d'un temple de l'Histoire ? Doriana Monaco observe avec la précision de l'analyste et la perspicacité de l'historienne de l'art ce qui se déroule chaque jour dans les salles du musée archéologique de Naples, s'attardant sur le travail des restaurateurs, aux prises avec des interventions minutieuses qui requièrent une grande attention. Mais le musée n'est pas seulement un lieu de conservation, c'est aussi un espace actif, parcouru par différentes générations de visiteurs : non seulement des touristes, mais aussi des étudiants, des photographes, des chercheurs, et même des élèves d'arts martiaux. Agalma (du grec "statue", "image") donne vie à un jeu de regards entre les œuvres – il y a ceux qui les observent et ceux qui sont observés par elles – tissant un entrelacement séduisant de points de vue qui s'ouvre aussi à des moments ludiques imprévisibles, où les lumières de la contemporanéité semblent animer ces corps immobiles… auxquels la cinéaste donne la parole.

Daniela Persico
Programmatrice et critique