Résumé
Ibrahim, Suleiman, Manar et Altayeb, cinéastes facétieux et idéalistes, sillonnent dans un van les routes du Soudan pour projeter des films en évitant la censure du pouvoir. Ces quatre amis de toujours se mettent à rêver d’organiser une grande projection publique dans la capitale Khartoum et de rénover une salle de cinéma à l’abandon. Son nom ? La Révolution…
L'avis de Tënk
Pour des spectateurs exigeants il va de soi qu'éprouver la projection d'un film en salle est nécessaire pour bien apprécier le septième art. Loin de notre quotidien, sous des contextes politiques et économiques extrêmement tendus, ce film soudanais révèle les points sensibles qui élèvent cette exigence au niveau de sport de combat. Pour une seule projection, de vieux cinéastes encore verts déploient ici d'incroyables qualités de pugnacité et de résilience. Cette sympathique bande des quatre y pratique aussi l'art de l'humour, de l'esquive, de l'artifice ou du subterfuge pour avancer dans leur projet. Autant de flottements stratégiques qui irriguent le film et forment une leçon de cinéma sous-jacente. Sur le chemin d'un espoir innommable, la terrible guerre des généraux qui ensanglante de nos jours ce pays prouve que le peuple soudanais va encore longtemps parler d'arbres et rêver de films.
François Waledisch
Ingénieur du son