Résumé
“Une Sale Histoire” est un diptyque composé en deux volets (fiction / document). Dans un salon parisien, un homme (Michael Lonsdale côté fiction, Jean-Noël Picq côté documentaire) raconte à plusieurs personnes comment il est devenu voyeur dans les toilettes d’un café, et pourquoi il y prit goût. S’en suit une discussion sur la sexualité, la libération et les tabous. Œuvre culte, énigmatique et mythique, drôle et dérangeante, ordurière et puritaine, “Une sale histoire” a relancé en 1977 le scandale autour de la figure de Jean Eustache.
L'avis de Tënk
C’est un récit sans "représentation", et pourtant… On ne nous montrera rien mais nous verrons tout ! Une histoire racontée, puis rejouée, c’est-à-dire racontée à nouveau ; un même monologue dédoublé comme un auto-remake troublant… Outre la question des genres et de la représentation, du glissement par la répétition du documentaire à la fiction (tout en nous présentant la fiction avant le "documenteur" alors que l’ordre "logique" voudrait l’inverse), le(s) film(s), dans une constante mise en abyme redouble(nt) également notre position de spectateur-voyeur. Nous sommes comme les personnages du film, nous regardons celui qui a vu et, ce que nous entendons nous "donne à voir". "Une Sale Histoire" est une expérience singulière, fascinante, tant par la simplicité du dispositif que par le foisonnement de questions qu’elle soulève…
Sylvain Bich
Projectionniste