Résumé
Dans les années 2000, l’État burkinabé délivre plusieurs permis d’exploitation minière à des sociétés multinationales, c’est le début du boom minier, ou “la ruée vers l’or”. La première mine d’or d’exploitation industrielle à ciel ouvert est construite en juin 2006 à Kalsaka par la société anglaise Kalsaka Mining SA pour exploiter dix-huit tonnes en une décennie. Mais “l’or n’a pas brillé pour Kalsaka” car en 2013, après six années d’exploitation, la mine ferme ses portes et laisse dernière elle un héritage difficilement estimable de catastrophes sociales et environnementales.
L'avis de Tënk
La banalité de l’exploitation, une catastrophe sanitaire et environnementale, un problème de gouvernance internationale et un réalisateur qui pose les questions qui dérangent… Pour entrer dans la complexité et alerter, il fallait des dispositifs peu conventionnels et bousculer le spectateur. Musique du Far-West, galop des chevaux et trois cavaliers : voilà les prédateurs qui pillaient l’or ! Une façon de les représenter car ils sont partis après avoir promis la richesse pour Kalsaka. Voix du réalisateur, un crieur public commente l’œuvre du capitalisme sauvage. Le constat est terrible mais la réaction est possible pour attaquer et insécuriser ceux qui continuent à faire n’importe quoi. Ce type de documentaire d’investigation se multiplie en Afrique. Emblématique d’une démarche actuelle, Pas d’or pour Kalsaka dépasse le journalisme pour trouver par le cinéma les outils de la mobilisation.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures