"Mat et les Gravitantes" s’ouvre sur une scène où deux sœurs prennent un bain, se coiffent les cheveux, se massent. Prendre soin dans la sororité, et avoir conscience de soi, voilà ce que suggère d’emblée le film de Pauline Penichout. La cinéaste filme un groupe de jeunes femmes, réunies dans le safe-space d’un squat à Nantes. Un espace de discussion et de partage qui leur permet de s’organiser, entre autres ici afin de pallier à une vision et un apprentissage androcentrique du sexe et du corps féminin. Dans la douceur de la pellicule, la cinéaste capte ce partage et cette exploration du corps en toute pudeur, et vient rappeler que loin des représentations des livres, chaque corps est bien unique. Et puis que chacun·e est unique aussi, dans la conscience de son corps, de ses désirs, de ses sentiments et rapports amoureux. Un film sur la connaissance de soi comme moyen de s'affranchir des schémas traditionnels.

Aurélien Marsais
Programmateur