Résumé
Partant du désir de faire une installation video, la réalisatrice a demandé à des gens qu’elle ne connaissait pas de poser totalement immobiles et de fixer l’objectif. Des premiers clichés d’êtres humains au dispositif cinématographique, le film décline l’idée du portrait, à la fois arrêt du temps, représentation du vivant, mais aussi expérience de la mort.
L'avis de Tënk
La réalisatrice interroge deux "interdits" du cinéma : la fixité des corps et le regard caméra. Souvenons-nous des premiers films des frères Lumière : on demandait alors aux protagonistes de bouger sans cesse et de faire comme si que la caméra n’existait pas. Ici, à regarder ces corps sous la contrainte, soumis à cette expérience singulière, à scruter les corps, les regards, les vibrations du plan, on en vient immanquablement à interroger notre position de spectateur. Ces immobiles ce sont aussi nous : nous qui regardons un film, nous qui nous faisons des films. Une manière originale de mettre en scène ce qui n’est rien d’autre que le "jeu" du cinéma.
Sylvain Bich