Résumé
La Mer et les jours est un film mythique, un astre noir du cinéma français. Sur l’île de Sein, Raymond Vogel et Alain Kaminker peignent, dans la lumière blafarde de décembre, une icône de l’âme insulaire bretonne. Le film est sombre et dur, comme le gros temps sur l’île. Les hommes y sont en lutte contre des éléments, le ciel bas et la tourmente, dans la hantise de la catastrophe. Ils marchent d’un pas lent d’un pôle à l’autre de leur vie réglée : le port, les champs, l’église et le cimetière empli de marins… et d’un assistant réalisateur.
L'avis de Tënk
La Mer et les jours est un film îlien : on n’échappe pas à l’île, comme on n’échappe pas à la mort. Il y a parfois des films dont on sent tout du long la tension de la nécessité : ils doivent exister, des vies doivent être racontées. Un duo de cinéastes se saisit de la situation autant qu’il est saisi par celle-ci. La vie de l’île, la vie des hommes et des femmes de Sein, s’imbriquent et sont indissociables : on vit de la mer, on meurt de la mer, tout ne tourne pas autour d’elle, c’est elle qui nous entoure et nous cerne. Elle qui fait disparaître les corps, elle qui les rend. De temps en temps, on lui arrache une vie, que l’on ramène à terre. Il arrive même qu’on lui arrache un film au prix d’une vie.
L’équipe d’À bientôt j’espère