Résumé
Une impressionnante expérience visuelle et sonore à travers les méandres du Danube et des musiques tsiganes, à la rencontre des “Hommes”, les Roms.
L'avis de Tënk
Ce film est une rêverie, tour à tour sombre et lumineuse, qui nous embarque dans une odyssée contemporaine. Stephan Crasneanscki l’a réalisée au fil de ses voyages le long du Danube, alors qu’il tendait les micros du Soundwalk Collective pour l'album "Sons of the Wind" (2014). Le collectif d'artistes sonores, plasticiens, réalisateurs y dépliait tout un monde, qui nourrit désormais ce film. On y voit et lit les frémissements du fleuve, on y découvre des histoires et des parcours de vie. Surtout, on se passionne pour les folles musiques tsiganes débusquées dans les méandres. Immersif, ce film l’est infiniment. Il peut s’écouter, se sentir. Il peut donner envie de voyager dans ces régions à la géopolitique tortueuse, mais dont l’unité tient à des communautés nomades qui tiennent la furtivité et le vent pour des alliés. "Prince parmi les Hommes" filme au plus près le clan des Lautari, les musiciens, dont le célèbre Taraf de Haïdouks. On y voit le patriarche dans sa vie de famille, de chef de clan, étourdissant de charisme, comme une illustration de ce que confiait Tony Gatlif aux artistes : "La musique tsigane est un cri de douleur, une douleur ancestrale qui vient de l'âme de tout un peuple".
Benoît Hické
Programmateur et enseignant