Résumé
Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamila Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. Le jeune homme de loi épouse la cause anticolonialiste, et la femme. Puis disparaît huit ans. À son retour, Vergès défend les terroristes de tous horizons (Magdalena Kopp, Anis Naccache, Carlos) et des monstres historiques tels que Klaus Barbie. D’affaires sulfureuses en déflagrations terroristes, Barbet Schroeder suit les méandres empruntés par “l’avocat de la terreur”, aux confins du politique et du judiciaire. Le cinéaste explore, questionne l’histoire du “terrorisme aveugle” et met à jour des connexions qui donnent le vertige.
L'avis de Tënk
Le film s’ouvre avec Pol Pot et se poursuit par Jacques Vergès défendant calmement l’indéfendable en dégustant un cigare : le génocide Khmer rouge aurait été très exagéré. Dès ce prologue, la parole se pose comme capable de mensonges, de rhétorique, de secrets. L’hypothèse vertigineuse de la dissimulation nourrit alors le romanesque pour mieux nous ramener à la vérité, celle d’un homme engagé se racontant sans jamais tomber le masque, tandis que défile, portée par des témoignages passionnants, l’histoire des luttes de libération et du terrorisme. Un film tendu et captivant de bout en bout.
Vladimir Léon
Réalisateur, producteur aux Films de la Liberté