Résumé
La consultation se trouve à l’intérieur de l’hôpital Avicenne. C’est un îlot qui semble abandonné au fond d’un couloir. Une grande pièce obscure et vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l’exil. S’ils y reviennent encore, c’est qu’ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.
L'avis de Tënk
Une jeune femme craque, se met à gémir. Le médecin, de l’autre côté du bureau, est loin. Sa collègue psychiatre tient dans ses bras le bébé de la patiente. D’où viendra le réconfort ? En tant que réalisatrice, Alice Diop accomplit sa part dans le cabinet de consultation du Docteur Geeraert. Sa mise en scène, la place calculée et mesurée qu’elle accorde à la parole, la lenteur qui souligne tout ce qui se joue dans les interstices, lui permettent de donner à voir une réalité qui demande pour être vue de la patience. En posant sa main sur l’épaule de la jeune femme, elle malmène en quelque sorte le geste wisemanien, mais cela témoigne de l’humilité de son dispositif face à des destins très éprouvés.
Sylvain Baldus
Responsable des acquisitions de Tënk
Lire l’analyse de Arnaud Hée
à propos du film
dans la revue Images documentaires