Résumé
Au Tibet, un rituel funéraire consiste à offrir en pâture le corps du défunt aux vautours. Non seulement cette cérémonie est publique, mais elle est pensée comme une attraction touristique. Stéphane Batut décide de filmer cette épreuve qu’il lui semble nécessaire de vivre… Et ce geste vient questionner sa condition de touriste, d’étranger et d’être humain. Mais le sacré et le tourisme peuvent-ils faire longtemps bon ménage ? Est-ce qu’un rituel peut s’appréhender de l’extérieur ? Est-ce qu’il n’y a pas nécessairement quelque chose qui nous échappe… quelque chose qui ne saurait se raconter ?
L'avis de Tënk
Imaginez. Vous êtes en voyage dans un pays lointain et l’on vous propose d’assister à un rituel local rare, moyennant quelques dollars. Ce rituel consiste à regarder un cadavre se faire dévorer par les vautours. Contre toute attente, on ne voit rien de gore – les choses sont si rapides. Que ressentez-vous ? Un immense respect pour ce rituel, dont vous aimeriez maintenant saisir le sens, au moins un peu ? Une inquiétante étrangeté, ce spectacle vous renvoyant à un sentiment familier, intime ? Un désir de vous relier au cosmos, de faire fi des cultures et des frontières ? Une forte impression de voyeurisme ? Une légère envie de vomir ? Et si Le Rappel des oiseaux invoquait tous ces états à la fois et appuyait précisément là, à l’endroit de l’inconfort, sans jamais véritablement résoudre le problème ? Car les réponses se trouvent, à l’évidence, ailleurs.
À bientôt j'espère - Grenoble