Résumé
Elias, petit village d’agriculteurs dans le centre de la Grèce, se meurt. Face à cette situation, deux cousins font équipe avec les grand-mères du village pour planter les graines de tomates qu’elles perpétuent depuis des siècles. Aidés par la musique de Wagner, censée encourager les tomates à pousser, ils parviennent à exporter aux quatre coins du monde des petits pots contenant des recettes à base de ces tomates biologiques. Le film suit les protagonistes de cette quête improbable, dans leurs efforts pour survivre et réaliser leurs rêves. Cette chronique nous rappelle l’importance de se réinventer en temps de crise et le pouvoir des relations humaines.
L'avis de Tënk
Est-ce que faire jouer de la musique dans un champ peut avoir un impact sur le goût des tomates ? Peut-elle influencer le rendement des plants ? Si oui, quel genre de musique donne les meilleurs résultats ? Ces questions probablement farfelues expriment bien le ton un peu décalé de Quand les tomates rencontrent Wagner ; un documentaire qui fait nécessairement sourire à plusieurs occasions, mais qui se révèle aussi d’une grande profondeur, notamment lorsque sont esquissées plusieurs réflexions pertinentes sur l’agriculture, l’économie et le sens de la vie. Avec adresse, la cinéaste documente la difficile (ou l’improbable ?) quête de rentabilité d’une petite entreprise agricole biologique, menée avec un mélange de soin et d’improvisation par deux attachants cousins, accompagnés de quelques femmes vaillantes, principalement en âge de la retraite. Cette œuvre accompagne ainsi une admirable volonté collective de continuer à exister et de s’affirmer dans un village de plus en plus désaffecté, pourtant capable de nourrir le corps et l’esprit. À cet effet, si cette œuvre apparaît d’une étonnante honnêteté quant aux probabilités de réussite d’un tel défi, elle demeure animée par un optimisme contagieux qui donne envie et raison d’y croire…
Hubert Sabino-Brunette
Enseignant, programmateur