Résumé
À Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l’immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Alors que la communauté se rassemble autour des traditionnelles fêtes d’août, le jeune berger Daniel rêve d’amour. Mais l’immuable cycle des quatre saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus…
L'avis de Tënk
Sur l’affiche du film, comme par précaution, une traduction du titre est proposée : « Retour à la terre ». Pour le réalisateur, João Pedro Plácido, c’est bien de cela qu’il s’agit, un retour à Uz, hameau montagnard du nord du Portugal où vivaient ses grands parents. Et l’on pressent dès les premiers pas dans le récit, « un monde condamné » comme il dit, où l’on va suivre « la vie de tous les jours, pour en révéler la poésie et la brutalité ». Mais si l’on poursuit l’exercice de traduction, il est alors possible de lire d’autres histoires. Celle d’un « retour sur terre » et le film nous parle de l’attachement à la vie rurale qui s’organise autour d’une agriculture de subsistance, faisant vivre cette communauté villageoise de cinquante âmes. Est-ce un « monde condamné » ou un futur désirable ? Volta a terra, cela peut être aussi « tour de la terre », comme un cycle, une année, où le film nous fait faire le tour des saisons, le tour d’un monde, entre déprise et reprise, entre ancrage, retour et migration, la ronde du temps aussi entre passé et présent, où l’espoir est toujours possible. Un film magnifique, envoutant, en prise avec le réel dans toute sa magique normalité.
Julia Pinget
Réalisatrice