Résumé
Un homme assemble des sons et nous laisse les images à deviner. Il n’est ni bruiteur, ni archiviste, ni compositeur et probablement, il est tout cela à la fois. Décrire l’activité de Yann Paranthoën nécessite plusieurs termes indissociables, il est réalisateur radiophonique d’une réalité devenue fictive sous ses doigts. Il dit se méfier autant de la définition du documentaire que de celle de la musique. Pilar Arcila saisit les images autour de ce tailleur de sons, né à l’Île Grande en 1935, mort en 2005, fils d’un tailleur de pierre breton. Intimité de la voix de ce maître du magnétophone reproduisant les accents et le patois des individus rencontrés.
L'avis de Tënk
Yann Paranthoën ne parlait pas de documentaire, il disait qu'il fictionnait le réel. Sans casque sur les oreilles, pour faire corps avec le monde sonore qu’il avait choisi de saisir : les voix d’un peuple, celui qui a du coffre, forcé de sortir la voix au-dessus du bruit du travail. « Je suis à la recherche de couleurs que je ne peux pas nommer et dont pourtant presque tout dépend. » Cette phrase de Van Gogh était comme une devise pour lui, nous dit sa compagne et réalisatrice Claude Giovannetti. Le film a judicieusement décidé d’arrêter le mouvement de ses images pour nous laisser entendre les extraits de pièces sonores et ainsi nous permettre d’aller en écouter la totalité ailleurs…
Daniel Deshays
Ingénieur du son
