En Toscane, Otar Iosseliani brosse avec l'ironie humaniste de sa période géorgienne le thème du sacré et du profane. Il requiert du spectateur un effort subtil déjouant la candeur instantanée des événements qu'il observe ; Rembrandt, Brueghel ou Vélasquez, par exemple, se révèlent au détour d'un plan. L'auteur de La Chute des feuilles nous demande de chercher au-delà de l'apparence. Une perception toute particulière découle aussi de l'utilisation des sons par lesquels les espaces du monastère et du monde paysan qui l'entoure se répondent et se superposent sans souci de réalisme. Les sons flottent souvent entre le « off » et le hors-champ et conduisent ainsi le spectateur à placer, là aussi, une attention suspendue entre intemporalité et sécularité.

François Waledisch
Ingénieur du son