Résumé
Toujours en mouvement, il a révolutionné la danse contemporaine. Danseur et chorégraphe américain, Merce Cunningham (1919-2009) a enchainé les créations avant-gardistes en associant, à la manière d’un Diaghilev, les plus grands artistes contemporains : Andy Warhol, Robert Rauschenberg, Jasper Johns ou encore John Cage pour la musique. En écho à l’odyssée de l’espace, de “Antic Meet” (1958) à “CRWDSPCR”, qu’il conçoit en 1993 à l’aide d’un ordinateur, ses pièces mêlent audace et humour. Mais comment préserver ce patrimoine exprimé par les corps le temps d’un spectacle ? Avant sa mort, il laisse un ““testament”” afin d’éviter que sa succession ne soit un chaos.
L'avis de Tënk
Comment transmettre la danse, art du vivant et de l'éphémère ? Des expositions, des vidéos, l'archivage de costumes ou de décors peuvent-ils suffire ? Dans son film, Marie-Hélène Rebois pose les enjeux de cette dernière volonté de Merce Cunningham et en saisit les limites. En suivant les danseurs dans l'ultime tournée de la compagnie, on est saisi par la mémoire des corps, par leur capacité à continuer à faire vivre cette danse. Au-delà d'une simple technique acquise, n'est-ce pas chaque danseur qui porte un peu de cette œuvre unique ? Ce film de forme classique, sur un chorégraphe qui ne l'était absolument pas, réussit à nous faire éprouver l'essence de sa démarche. Par-delà la mort, Cunningham nous lège sa définition de la danse : "cette sensation unique de vous sentir vivant".
Jean-Marie Barbe
Réalisateur, producteur et co-fondateur de Tënk