Résumé
Une piscine municipale, un lieu banal de notre modernité. Nettoyée en permanence, elle semble ne vouloir garder aucune trace de ceux qui la traversent. Un lieu sans histoire, donc… à moins de passer de l’autre côté du miroir.
L'avis de Tënk
"White Spirit" prend pour personnage principal un bâtiment peuplé de machines parlantes, qu’une équipe s’applique à entretenir. Des innombrables usagers de la piscine, guidés à travers ses espaces segmentés par des bips et des clics mécaniques, nous ne percevons à l’inverse que de brefs fragments. En plaçant l’infrastructure au cœur de son œuvre, Martine Deyres rend à une expérience quotidienne toute son étrangeté. Le décentrement du point de vue produit des effets comiques, mais à la longue, il suscite également un malaise diffus : ici comme ailleurs, le bonheur des êtres semble en effet bien secondaire par rapport à la bonne marche d'un système.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
critique pour Critikat