"Aujourd’hui, à Beyrouth, la splendide capitale du Liban, des jeunes garçons et des jeunes filles, des femmes et des hommes, des hommes et des hommes, des femmes et des femmes, des nuits et de l’alcool, de la musique et des trésors qui ne se comptent plus, de la beauté, de la sensualité et de la magie, sont vécus souvent dans l’ombre et rarement dans la lumière."
Dans l’incipit de ce court métrage aux allures expérimentales, Danielle Arbid soulève le tabou vis-à-vis des expériences sexuelles, qui ne peuvent être racontées en plein jour. Les témoignages qu’elle recueille, ponctués de rires et de silences, sont pourtant décomplexés et sans détours. Ils surgissent du noir pour s’inscrire, en lettres blanches au milieu de l’écran. Ce ne sont pas les sous-titres de ces témoignages en langue arabe, ce sont des mots qui sont mis en lumière et qu’elle impose à notre regard. Bercées par les images solaires d’une jeune femme brune (double de la réalisatrice ?) et par des mélodies fredonnées par la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan, ces paroles érotiques, parfois crues, s’enveloppent d’une délicieuse sensualité irrévérencieuse.

Lysa Heurtier Manzanares
Réalisatrice