Voilà un film qui incite à la gratitude. On remercie la fille qui réalise, mais aussi le père, la mère, le frère, parce qu’on a l’impression de les rencontrer, parce qu'ils nous touchent, et qu'ils nous sont montrés avec beaucoup de tact et de tendresse. Et parce qu'ils semblent se prêter au jeu avec plaisir, comme une petite troupe complice participant au projet, s’y engageant en toute confiance. Il y a quelque chose de généreux et de sincère de leur part qui leur permet de ne pas se montrer que sous leur meilleur jour, sans jamais être impudiques. C’est drôle, souvent, mais pas que : le film glisse de la figure presque burlesque de l’hypocondriaque à quelque chose de plus intime, de beaucoup plus profond. Alors ça devient très émouvant : la scène finale est bouleversante et pleine d’amour, et ça fait un bien fou.

Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk