Résumé
Le Caire, le 25 janvier 2013. Le jour du deuxième anniversaire de la révolution, une série de graves agressions sexuelles a lieu sur la place Tahrir. En réponse, une foule immense de femmes en colère s’empare des rues. Samaher Alqadi se joint à elles, prenant sa caméra avec elle en guise de protection, mais aussi pour documenter une révolution féministe en plein essor.
L'avis de Tënk
Remarquable premier long métrage documentaire, "Comme je veux" est l'affirmation d'une femme, Palestinienne venue étudier le cinéma au Caire, face au harcèlement dont sont systématiquement victimes les femmes en Égypte. En apartés en noir et blanc, les émouvants monologues de la réalisatrice enceinte. En couleurs et en écho, le mouvement collectif des femmes pour défendre leurs droits : leur quête de liberté au sein d'un pays qui se démène après sa révolution pour défendre la sienne. Leur engagement débouche sur une réflexion sur la puissance de l'image : la caméra comme arme d'auto-défense mais aussi pour se confronter à soi-même. La mémoire et l'intime (le fils, la mère, l'enfant à venir) ouvre dès lors à une perception sensible d'un réel dont la complexité est rendue par la multiplicité des angles, la spontanéité des réactions, la proximité aux événements. Un jeu de miroirs et d'interactions très personnel et renversant sur la force d'être une femme.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures