Résumé
Behind Every Good Man offre un aperçu de la vie d’une jeune femme trans afro-américaine dans le Los Angeles des années 60.
L'avis de Tënk
« Derrière chaque grand homme, se cache une femme ». La protagoniste du court métrage d’école de UCLA de Nikolai Ursin, tourné en 1967, reprend ces mots de l'Amérique patriarcale. À cette époque, l’homosexualité et le « travestissement », tout autant que vivre en tant que personne trans est criminalisé dans bon nombre d’États des USA. Dans un entrelacs joyeux de scènes fictionnées et d’entretiens sonores, Behind Every Good Man donne à voir à travers l’intimité de son personnage – dont nous ne connaîtrons pas le nom – l’impensable pour l’époque : oui, une femme trans et afro-américaine peut avoir des désirs comme celui de connaître l’amour, se marier et vivre une vie respectable comme tant d’autres américaines modèles. Dans une dernière séquence, le réalisateur choisit de la filmer dans la solitude de son appartement, elle qui espère pour le souper un amant qui se fait attendre. Cette scène pourrait résonner aujourd’hui comme celle d’une longue et pénible attente de meilleures décennies à venir. À travers ce film, Ursin lui laisse une place dans l’histoire du cinéma et au cœur de la culture populaire, notamment en faisant appel aux Supremes, à Dionnne Warwick ou encore à Dusty Springfield pour la musique. Un film qui sort de l’invisibilité une communauté, pourtant importante à l’époque et qui commence à s’organiser pour ses droits.
Aurélien Marsais
Programmateur, producteur