Résumé
Une équipe de cinéastes en quête d’un thème à traiter interroge des jeunes casablancais sur leurs attentes et leurs rapports au cinéma marocain. Lorsqu’ils assistent à un crime commis par un ouvrier du port insatisfait, qui tue involontairement son chef, ils décident de s’intéresser à ce cas particulier. Cette investigation sur les mobiles du crime les poussera à réfléchir à leur conception du cinéma et au rôle de l’artiste dans la société.
L'avis de Tënk
Sommet et liquidation du cinéma engagé des années 70 : art poétique et manifeste théorique pour un nouveau cinéma marocain, mais aussi amer constat de son impossibilité dans une société qui ne change pas. Derkaoui dirige un collectif d'artistes amis et des militants marxistes, et organise un méta-film qui brouille toute distinction documentaire/fiction et vire vers l'esthétique du happening. Dans ce labyrinthe des mots et miroirs, le réalisateur utilise la réflexivité pas comme un énième dispositif moderniste mais comme impitoyable autocritique d'une classe intellectuelle plâtrée dans ses contradictions politiques. Censuré et interdit de diffusion et d'exportation, œuvre longtemps clandestine et mythique, radical aussi par sa débordante musique free jazz, ce film est un trésor enfin retrouvé.
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
Lire le texte de Lucie Garçon à propos du film "De quelques événements sans signification" sur le site de la revue Débordements.