Résumé
Que peut trouver un jeune garçon de 13 ans qui a perdu la plus grande partie de sa famille sous les Khmers Rouges, lorsqu’il se met à la recherche de leurs sépultures, réelles ou spirituelles ? Et que cherche-t-il vraiment ? Des fantômes ? Des villages détruits à en être méconnaissables ? Des témoins réticents ? Le contact imaginaire avec un frère ou une sœur à la nuit tombante ? Bien plus que la simple histoire d’un pays, les images cinématographiques de ce film racontent une histoire universelle.
L'avis de Tënk
L'enfant qui questionne, celui qui cherche la tombe de ses parents, c'est lui. Rithy Panh accomplit les rituels du bouddhisme pour libérer les âmes errantes. Au milieu des encens, c'est lui qui écoute une vieille chamane communiquer avec les esprits de ceux qui lui étaient chers et chercher à l'aide d'un pendule les lieux où ils sont morts. Lui encore qui écoute comment la faim ou un coup de pioche tuait au bord d'un chemin… sans sépulture. Près de 40 ans après la fin du génocide cambodgien, le cinéaste passe de l'autre côté de l'écran. La voix poétique et douce du comédien Randal Douc l'accompagne dans cette quête à la première personne. De film en film, Rithy Panh continue ainsi à s'approcher avec lenteur, par cercles concentriques toujours plus près de son histoire, libérant pour lui mais aussi pour chaque spectateur la possibilité du deuil et de continuer à vivre.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk