Résumé
“Paraíso” (Paradis) évoque de façon poétique un pays et sa mémoire historique. S’inspirant du mouvement rebelle du Nadaísmo (Néant) des années 60, ce film est un portrait intime de la vie moderne en Colombie. Les personnages qui traversent le film sont des témoins sans défense ; un passé qui les écrase violemment et un présent dans lequel ils semblent être des habitants d’un paradis vulnérable. Le grain doux du Super 8 vibre avec la réalité d’un pays plongé dans sa propre guerre sans fin.
L'avis de Tënk
Détruire. Reconstruire. Amener une société entière vers les décombres et, au milieu de tout ça, imaginer quelque chose à mettre en place pour continuer à vivre. Il y a ceux qui brisent des fleurs, qui les arrosent de glyphosate, qui lâchent des bombes à tout-va, et ceux/celles qui s’occupent de donner une deuxième vie aux fleurs fanées. "Paraíso" met en place cet univers oppressant qui peut devenir (et signifier) la Colombie pour ensuite magnifier ceux qui lui font face parce qu’ils cherchent simplement à respirer. À l’image du poète nadaiste, Jaime Jaramillo Escobar, ou de tous ces personnages anonymes qui nous font cadeau de leur belle présence, "Paraíso" nous laisse longtemps une inquiétude étrange : comment fait-on pour pouvoir renaître ? Apprécions mieux les noyaux des fruits.
Nicolàs Rincón Gille
Réalisateur