Résumé
« Depuis dix-huit ans, je filme Pénélope, jeune adulte autiste. Un jour j’ai ouvert le placard qui contenait des cassettes DV et des bobines Super 8. Ça m’a presque crevé les yeux. Il fallait rassembler toutes ces images. Pénélope mon amour trace le parcours d’une mère et sa fille porteuse d’autisme. Il raconte différentes étapes : le choc du diagnostic, la déclaration de guerre, l’abdication des armes, pour finalement accepter et découvrir un mode d’existence autre ». (Claire Doyon)
L'avis de Tënk
Pour la cinéaste, la caméra, pendant ces presque vingt années, a d’abord servi à autre chose qu’au projet d’un film (l’idée en est venue très tardivement) : elle était une arme pour résister, un bouclier contre le regard des autres. Pénélope mon amour rend compte d’un parcours volontaire et singulier face aux impasses de la médecine et suit l’apprentissage d’une mère, prête à renoncer à son art pour accompagner sa fille, à voyager dans les steppes mongoles pour la guérir auprès d’un chaman, à se remettre en cause avec une honnêteté sans borne. Le film témoigne ainsi d’un amour inconditionnel, de ce qu’il peut et ne peut pas. Ici, si Pénélope crève l’écran, si le spectateur s'attache tant à elle, c’est tout simplement pour qui elle est, pour ce qui se lit de sa personnalité, le handicap s’effaçant largement derrière elle. Et la caméra de se faire aussi passage : elle canalise l’émotion, permet le dialogue malgré le peu de langage, dit la force indicible du lien entre deux êtres.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition