Ce film contient de la nudité et des évocations de viols et violences sexistes.
Résumé
Dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie, on chante d’anciens hymnes à la nature, à la naissance ou à la mort et tous les rituels de la vie s’y croisent. Les femmes y racontent ce qu’elles tairaient partout ailleurs, les récits se font écho et dans la fumée des pierres brûlantes, la condition féminine apparaît, dans toute sa violence et sa force.
L'avis de Tënk
À la pénombre du sauna succède la clarté de la neige. Une femme brise la glace, les muscles et le visage tendus, elle frappe de toute ses forces avec une pelle la surface gelée du lac. La rage semble l'habiter. Dès le début du film, nous voilà prévenu·es, la beauté des images n'atténue en rien la puissance – et les souffrances – des femmes. Le parti pris de ne pas voir les visages de celles qui racontent en s'attardant uniquement sur leurs corps transpirants, permet d'accéder aux histoires les plus intimes, d'accepter la crudité de certains récits. Ici, dans le huis-clos du sauna, dans cette proximité hors du temps, il est possible de parler de tout ce qui est inscrit au plus profond des corps, de la naissance à la mort. D'amour, de sexe, de famille. De ses blessures autant que de ses victoires. Au milieu de la forêt, au fil des saisons, c'est bien à un rituel de transe, voire d'exorcisme que nous assistons. Un film aussi puissant que libérateur !
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk