Résumé
Ispahan, juin 2009. Sous prétexte de prendre des photos des passants, la réalisatrice prend le pouls de l’Iran à la veille des élections qui verront la reconduction de Mahmoud Ahmadinejad au pouvoir. Le film trace le portrait d’une société avant, pendant et après les élections, courte période de rêves ou un changement se dessine.
L'avis de Tënk
Ce premier long métrage de Sanaz Azari est, à bien des égards, un retour aux origines pour la réalisatrice. Retour en Iran et à Isfahan, où elle est née. Retour aux origines du cinéma également, pour un film qui semble tout d’abord emprunter aux opérateurs Lumière leur méthode, avant d’affirmer son propre cheminement, initiatique et formel. En posant tout d’abord la caméra sur pied dans les rues d’Isfahan, Sanaz Azari et son équipe instaurent dans le champ de celle-ci un espace de rencontres et d’échanges - où s’expriment spontanément le désir de liberté de chacun·e, leurs espoirs et leurs craintes. Tout ici, en effet - comme souvent d’ailleurs dans le cinéma iranien - est une question de cadre, de champ et de hors-champ : du va-et-vient de l’un à l’autre, mais aussi entre le dehors et le dedans, entre la sphère publique et la sphère privée, entre la ville et la campagne, entre les hommes et les femmes. Il y a tout cela dans Salaam Isfahan qui parvient, simplement, à raviver en nous l’émotion que nous inspire le peuple iranien, sa langue et sa culture.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier