Résumé
Il s’agit d’un portrait d’un âge de la vie : seize/dix-huit ans. À cet âge-là, si on a de la chance on est au lycée, ici on est à Ivry et on discute entre les cours, même parfois pendant les cours. Assis·es dans le couloir, dehors sur un banc ou sur le parapet avec vue sur la ville. Ces jeunes dialoguent à deux ou à trois et il·elles découvrent leurs histoires respectives, celles dont ils héritent, de la famille, et il·elles parlent de leurs passions et de leurs solitudes. À cet âge-là, chacun·e voit le moment où il faudra quitter la famille, quand elle existe… Et la fuir encore plus quand elle est toute cassée. Être seul·e c’est bien et c’est mal. On cherche, on en discute.
L'avis de Tënk
"Des conversations inédites entre Judith, Mélodie, Anaïs, Hugo…"
Ainsi s'inscrit au générique de "Premières solitudes" le principe premier du film : en mettant en scène et en écoutant la parole de lycéens, Claire Simon favorise leurs rencontres et leurs confidences. Inédites, ces conversations le sont pour nos yeux et nos oreilles, forcément, mais elles semblent l'être aussi "pour de vrai" : Tessa et Lisa, par exemple, s'étaient-elles déjà parlé de leurs parents ? C'est précisément l'artificialité de la mise en place des échanges des jeunes gens (comme, un peu, des séquences d'improvisation) qui permet de creuser un chemin vers la vérité de chacun. C'est ce qui fait qu'ils s'exposent, se "résument", et qu'ils se doivent de faire sortir les mots, quand parfois ceux-ci restent coincés dedans. Et ça touche, ces trajets singuliers : comment fait-on, pour faire avec ? Pour parler avec nos pères, envisager l'amour, pour aller droit, quand on s'est construit plus ou moins de travers ?
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk