Résumé
Christoph Rüter a accompagné Klaus Michael Grüber sur trois de ses projets. Il rend compte du travail d’un metteur en scène qui, à ce jour, n’avait jamais encore laissé une caméra l’observer de si près.
L'avis de Tënk
"C’est un voyou. Il aime bien déstabiliser les gens."
C’est le comédien André Wilms qui s’exprime ainsi, mais ils et elles sont nombreux à témoigner en ce sens du metteur en scène Klaus-Michael Grüber, et de sa méthode de travail unique. C’est une chance de l’observer sous l’œil du réalisateur Christoph Rüter, d'écouter notamment les indications qu'il donne aux comédiennes et comédiens dont certain·es disent ici, avec une intensité remarquable, la valeur que cette collaboration a eue dans leur carrière, l’inflexion qu’elle lui a donnée. Où l’on voit donc l’exigence extrême que manifestait Grüber auprès de ses collaborateurs, "avec la rudesse des metteurs en scène et des ivrognes", laquelle sur le plateau prenait souvent la forme d’une parole singulièrement inspirée, dont certaines images évoquent les koan de la tradition du bouddhisme zen japonais. C’est dire l’importance que Grüber accordait aux mots, comme au "caractère unique du sentiment" qu’ils expriment.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier