Résumé
C’est un voyage peu commun auquel nous sommes conviés : suivre durant plus d’un an le cheminement d’une élue, Françoise Verchère, maire et vice présidente du conseil général de Loire Atlantique chargée de l’environnement. Entre les réunions kafkaïennes avec des technocrates, une occupation anti-OGM ou un débat houleux sur un parc éolien, dans un rapport singulier avec le réalisateur, l’élue livre ses réflexions, évoque ses désirs comme ses déboires.
L'avis de Tënk
Quand Luc Decaster vient la filmer, Françoise Verchère est dans un mouvement de reflux : vice-présidente du conseil départemental (ex-général) de Loire-Atlantique, elle a démissionné de son poste de maire et quitté le PS. Pourtant, cette femme illumine l’écran de sa sincérité et de sa ténacité à se battre pour un monde plus juste et plus respirable. Dans l’exercice de son travail d’élue, Françoise Verchère cherche à renverser le rapport de force en faveur des plus faibles, à empêcher les intérêts particuliers d’occulter l’intérêt général. Face à des habitants défendant leur seul pré-carré autant que devant des technocrates ou d’autres élus étriqués, elle argumente inlassablement, et laisse parfois s’exprimer son tempérament entier sous la forme d’une pique bien sentie. Luc Decaster donne une réponse à la question de savoir comment filmer la politique : sans esprit partisan, en évitant la sphère privée, c’est-à-dire la peoplisation, toute abstraction mise à part, à travers un personnage fort. Le cinéaste dresse le portrait sensible d’une élue qui n’est pas montée dans la hiérarchie politique afin de garder son indépendance. Une femme libre.
Christophe Kantcheff
Journaliste, critique, rédacteur en chef adjoint de Politis