Résumé
Sur un récit raconté à la première personne, et adoptant une forme très expérimentale, le film montre un Disneyland fantasmé et distordu, et livre une passionnante réflexion sur le mythe de l’enfance, du rêve et de son aliénation, mais aussi sur le monde du spectacle et du travail.
L'avis de Tënk
J’ai fait une dizaine de films avec Arnaud des Pallières. Disneyland était le premier, et je crois que je n’ai jamais autant travaillé (ni ne me suis autant amusé) sur un film si court.
Arnaud n’habitant pas Paris, nous avons passé des heures au téléphone à discuter de ce que devait être la musique pour ce film. Nous avons parlé de glitch, de « clicks & cuts », de simulacre, d’assumer « l’artificialité de la surface » du son… plein d’idées assez théoriques en relation avec « l’irréalité » du parc Disneyland Paris… et ce que Arnaud allait en faire. Puis nous y sommes allés ensemble, faire un tour au parc, dans les minuscules bateaux de It’s a Small World, en rigolant comme des gosses.
Nous avons vite compris, vu qu’il y a de la musique ©Disney absolument partout dans le parc, que pour des raisons légales, il n’y aurait aucune prise de son directe dans ce film. Donc j’ai créé la bande sonore de toutes pièces. Tout est fabriqué, tout est « faux ». J’ai enregistré les voix d’Arnaud, entre les fous rires, dans la cabine de prise de son de mon petit studio à Montreuil… puis je les ai transformées (en Mickey, etc.) avec des outils relativement pauvres de l’époque. Si on ferait beaucoup « mieux » techniquement aujourd’hui, je trouve que le résultat ne manque vraiment pas de charme.
Le film a été refusé par Arte pour le créneau pour lequel il était destiné, mais depuis, il est devenu un peu culte, autant dans les milieux du cinéma que dans les milieux de l’art plastique contemporain. C’est sur ce film que, avec Arnaud, nous avons inventé notre méthode de travail un peu « particulière »… et parmi les dizaines de morceaux que j’avais faits à l’époque, mais qui n’avaient pas trouvé leur place dans Disneyland, certains ont resurgi 25 ans plus tard dans des films d’Arnaud beaucoup plus récents.
J’ai énormément de tendresse pour ce film.
Martin Wheeler
Compositeur