Résumé
La voix de Chantal Akerman lit des lettres que sa mère lui envoyait, depuis la Belgique, quand elle habitait à New York, de 1971 à 1973. À l’image, des plans de la ville, des images d’endroits qu’elle traversait ou fréquentait alors.
L'avis de Tënk
Qu’est-ce qui se mesure dans l’éloignement, qu’est-ce qui se consume dans la distance, qu’est-ce qui se joue dans les attaches familiales ? Ces dernières empêchent-elles de partir, permettent-elles de mieux voir ? La voix off, la ritournelle de l’inquiétude et les plans de la ville, tout au long du film, tour à tour s’entrechoquent et s’éloignent, redéfinissant sans cesse le regard du spectateur et le rapport entre la mère absente, ces rues scrutées et cette personne, derrière la caméra, que l’on sent tout le temps présente. Akerman donne ici un accès direct à une figure centrale de son œuvre, sa mère, et son dernier film, No Home Movie, autour de la disparition de celle-ci, y répondra en négatif, comme pour fermer une boucle. « Il n’y a rien à dire, disait ma mère. Et c’est sur ce rien que je travaille. Ma mère, j’en ai tant parlé en parlant de mes films, et j’ai travaillé tant d’années pour elle, autour d’elle, en rapport à elle ».
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition