Résumé
Divine Carcasse trace le destin d’une vieille Peugeot qui débarque à Cotonou, au Bénin. Là, elle passe de propriétaire en propriétaire : Simon, qui vit dans le monde clos des coopérants, puis son cuisinier, Joseph, qui en fait un taxi clandestin, puis des garagistes qui tentent de lui redonner souffle chaque fois qu’elle tombe en panne. Jusqu’au jour où, irréparable, elle finit en carcasse abandonnée dans la rue. C’est alors que Simonet, forgeron sculpteur, en récupère des pièces pour fabriquer une sculpture d’Agbo, dieu vaudou des « gardiens de la nuit », commandée par des sages du village de Ouassa. Après un long voyage en pirogue à travers les lagunes béninoises, la sculpture devient le fétiche protecteur des habitants d’Ouassa.
L'avis de Tënk
Les femmes cinéastes belges francophones qui, aux côtés de Chantal Akerman, ont réalisé un long métrage de fiction dans les années 90, se comptent sur les doigts d’une main. Dominique Loreau, par ailleurs également productrice de Divine Carcasse, est l’une d’elles. Tourné entièrement au Bénin, dans des conditions de production légères et porté par une équipe de comédien·nes non professionnel·les, jouant parfois leur propre rôle, le film relate l’odyssée fantasque d’une déesse automobile devenue fétiche protecteur grâce à l’ingéniosité et au pouvoir de transformation de celles et ceux qui croisent son chemin. Avec ce film aux allures de conte, et leur complicité, c’est bien ces hommes et ces femmes que Dominique Loreau s’attache à raconter, à la manière d’un Seydou Keïta dressant le portrait de la société malienne.
Pauline David
Programmatrice, directrice du festival En ville ! (Bruxelles)