Résumé
Fidèle à son cinéma au long cours, Helena Třeštíková accompagne pendant quatorze ans Katka, une jeune femme en rupture familiale, déjà toxicomane. Une vie précaire, marquée par l’addiction et la souffrance, une vie entre la rue et les promesses de désintox. Une vie de rencontre aussi, la promesse de devenir mère.
L'avis de Tënk
De rues grises en squats sordides plongés dans l'ombre, on suit celle dont le visage ne s’éclaire que par la flamme du briquet allumant une énième cigarette. Ce rapport à l’obscurité et à la lumière confère à "Katka" une forme de stylisation assez unique chez Helena Třeštíková, même si la cinéaste ne s’y adonne qu’avec une éthique irréprochable, sous le signe du compagnonnage, de la fraternité. Addictions, souffrances, marginalité, voici en tous cas avec quoi Katka se débat. Ce qui change chez elle est moins sa condition que son apparence physique : de combien d’années a-t-elle vieilli durant les 14 ans de tournage ? Si Katka fait partie des destins les plus difficiles filmés par la cinéaste, cet éprouvant condensé tend vers l’invention d’un modus vivendi. La flamme, même vacillante, est toujours allumée, Katka, malgré tout, n’y fait pas exception.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
