Résumé
À la suite des portraits uniques tournés sur plus de dix ans “Marcela”, “René” et “Katka”, Helena Třeštíková réalise “Mallory” résultat de plus de treize années passées à suivre sa protagoniste principale. La vie n’a pas été tendre avec Mallory, mais depuis la naissance de son fils, elle essaye désespérément d’arrêter la drogue et de ne plus vivre dans la rue. Elle veut tourner le dos à ce sombre passé et aider ceux qu’elle connait le mieux - ceux qui vivent en marge de la société.
L'avis de Tënk
Comme tous les autres films d'Helena Třeštíková, celui-ci s’apparente à une impressionnante compression d'une tranche de vie. Les montages sont nerveux, rapides, ils avancent toujours, dans le temps, dans les existences. Cette avancée est la condition de l’espoir pour ces sombres destins. La vie de Mallory, marquée par une jeunesse rebelle entre mouvance punk et skinhead, entend prendre un nouveau tour avec la naissance de son fils. Mais le chemin est loin d’être rectiligne : le parcours est tortueux, douloureux, les rencontres avec les hommes particulièrement malheureuses. Les services sociaux et la bureaucratie ne sont pas sans nous rappeler que l’on se trouve dans la ville d’un certain Franz Kafka. Mais l’espoir pointe, cet horizon est presque une page d’évangile : pour s’aider elle-même, Mallory doit aider les autres.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
