Résumé
Dans la nuit, à l’intersection de deux rues de Harlem, des voix et des visages créent le portrait collectif d’un monde où cohabitent les sans-logis, les marginaux, les familles… Khalik Allah propose une déambulation nocturne à mi-chemin entre photographie et cinéma expérimental où les exclu·es de la société sont des figures magnifiques.
L'avis de Tënk
Les bruits des chaînes des esclaves noirs américains : Khalik Allah dénonce un système de domination à l’œuvre, dont la pauvreté et la drogue sont les piliers. Hypnotique, le film démarre dans un tunnel dont on ne sort finalement jamais vraiment : un tunnel d’histoires, de gueules, de tranches de vies. La présence assumée du réalisateur fait partie du récit et dévoile son ancrage dans ce corner entre la 125e rue et Lexington Avenue dans le quartier de Harlem à New York, comme il dévoile son rapport au monde. Aux échappées des protagonistes perdus dans les volutes de K2, il préfère l’interaction et demande conseils, paroles de sagesse, interroge les points de vue complexes et profonds, invoque la spiritualité. Un montage fort et un son désynchrone, qui tente de chercher entre deux, d’aller plus loin, et de répondre à cette question : « Qu’est-ce que tu vois quand tu me regardes ? »
Swen de Pauw
Réalisateur, directeur artistique du festival Kodex