Résumé
En 1888, l’épidémie de phylloxera ravage le vignoble européen, semant le désespoir. Monsieur Chevrier entreprend un voyage pour aller voir l’endroit où il semble qu’une solution a été trouvée : une usine de greffe.
L'avis de Tënk
Les bouleversements induits par le phylloxéra sur la culture viticole – avec le développement de la greffe – dans la seconde moitié du 19e siècle perdurent encore aujourd’hui. C’est cette idée de permanence qui est à l’œuvre dans "La Patience des vignes". Mêlant images en noir et blanc filmées en pellicule et d’autres en couleurs et numériques, opérant un pas de côté par une forme de docu-fiction, le film fait fi des contingences historiques. Si la recherche de Monsieur Chevrier l’amène à enjamber les décennies, c’est bien que d’un siècle à l’autre des usages demeurent. Dans cet entremêlement des grains d’images et des époques se dit ainsi – outre le rappel de l’état de fragilité perpétuel auquel les maladies nous soumettent – la persistance et la répétition besogneuse, nécessaire, de gestes, de pratiques et de savoir-faire.
Caroline Châtelet
Journaliste et critique dramatique