Résumé
Août 1961, dans le massif du Pollino en Calabre, le Groupe Spéléologique Piémontais découvre la deuxième grotte la plus profonde sur terre : l’Abîme de Bifurto.
L'avis de Tënk
Il Buco confirme ce que Il Dono puis Le Quattro Volte affirmaient déjà calmement, sans discours mais avec force, en douceur et avec humour aussi : le cinéma de Michelangelo Frammartino est l’œuvre d’un topographe. Sa filmographie - trois longs métrages seulement en vingt ans - est d’une cohérence remarquable, tissée de motifs récurrents et de correspondances formelles et thématiques. Pour cet arpenteur rigoureux et précis, amoureux de cartes et d’espaces, « l’univers est égal à son vaste appétit »* Ici, le cinéaste se fait spéléologue et nous entraîne dans l’exploration d’un hors-champ absolu : un gouffre, l’un des plus profonds d’Europe. Le tournage imposa à son équipe une multitude de défis (physiques notamment) à relever, soit autant de questions de mise en scène et de montage. « Dans une grotte, dit-il, il y a une frontière tangible entre le connu et l’inconnu ». C’est avec un film inédit et inouï qu’il en ressort. « Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau »*.
*Le Voyage, Charles Baudelaire
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier