Résumé
Chronique ludique de la construction du Tishman Building, au numéro 666 de la Cinquième Avenue, à New-York.
L'avis de Tënk
Puisque ce film est localisé à New York, on rattachera volontiers Skyscrapers à l'importante tradition étasunienne de la symphonie urbaine, comme l'emblématique Manhatta (1921) de Paul Strand et Charles Sheeler. Cette veine est reprise ici avec virtuosité et une certaine ironie par Shirley Clarke, qui coréalise avec Willard van Dyke, un aîné qui avait signé avec Ralph Steiner The City en 1939. Avec son formalisme tendant vers l'abstraction, Skyscrapers ne met pas en scène que des jeux de lignes, de formes géométriques, dans la continuité du constructivisme. Il fait de la lumière une matière réfléchissante, projetée, parfois en aplat, d'autres fois en contre-jour. Quelques années plus tôt, la cinéaste a renoncé à une carrière de danseuse, mais ses films de la première période, dont bien sûr celui-là, ont tout, décidément, de la chorégraphie. Elle considérait d'ailleurs Skyscrapers comme une comédie musicale.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique