Résumé
« J’ai rencontré Omar à Calais en 2016, par l’intermédiaire de Bastien, dans l’immense bidonville qu’on appelait la Jungle. Nous y avons passé un an ensemble à tenir une permanence juridique et à faire la fête chez les Soudanais. Aujourd’hui les garçons vivent à Lille, le camp a été détruit. Nous cherchons des traces de cette histoire commune dans le paysage mais la Lande a été transformée en “zone naturelle”… » (Luce Fournier)
L'avis de Tënk
Il n'y a pas eu beaucoup de beauté dans la Jungle de Calais. Luce Fournier le sait bien, qui y a passé du temps et connaît le sordide et les drames qui s'y déroulèrent. Elle en connaît aussi l'intensité des relations humaines – du côté sombre mais aussi de celui lumineux.
C'est cette lumière qui est racontée dans Ali Baba les photos. Celle d'une amitié entre Omar et Bastien, scellée année après année. Et celle aussi de Luce avec eux-deux. Des relations intimement liées au territoire qui les a vues naître : la lande que le film arpente, aujourd'hui occupée par les phoques, gravelots et sternes – espèces à protéger. Toute trace de la Jungle a disparu (et ce fut pourtant une véritable ville qui fut érigée là). Alors là, Omar, Bastien et Luce cherchent les traces de cet enfer qui, quelque part, à certains moments, accueillit la beauté et les amitiés.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
