Résumé
Une nuit, des travailleurs surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Ils comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’ils vont rapidement être licenciés. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d’occuper les lieux. À leur grande surprise, la direction se volatilise. Cette disparition laisse au collectif toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.
L'avis de Tënk
La "crise"… cet éternel mantra servant à justifier toutes les exactions modernes faites au monde du travail constitue l’étincelle qui allume la fresque rocambolesque de "L’Usine de rien". Mais on se refuse ici à trop s’attarder sur cette "crise" de l’ère post-industrielle (hormis lors d’une parenthèse donnant lieu à un petit cours d’économie autour d’un verre en compagnie d’éminent·es penseur·ses), pour embarquer avec les ouvriers, dont la plupart jouent leur propre rôle, dans un inconnu. Un pari que certain·es qualifieront d’utopiste : reprendre possession de leurs moyens de productions. Et tant qu’à faire, dans le même temps, leurs valeurs, leur honneur et leur vie au travail. Le film glisse alors dans une épopée tout à fait punk, où le travail et le cinéma sont réinvestis d’un nouveau souffle. On retrouve par ailleurs cinq noms à la signature de "L’Usine de rien" (membres de Terratreme Filmes). Preuve encore que le travail de "collectif" n’est pas improductif.
Aurélien Marsais
Programmateur