Résumé
Il y a des jours où l’on n’en peut plus de la ville, où nos yeux ne supportent plus de ne voir que des bâtiments, et nos oreilles de n’entendre que des moteurs… Alors on y va. On passe du trottoir au sentier et nous voilà dans le bois. La rumeur de la ville s’éloigne, on est dans une prairie très loin. C’est la campagne, la forêt, l’enfance qui revient. On y croit, on y est. C’est une illusion vraie, un monde sauvage à portée de main, un lieu pour tous, riches et pauvres, français et étrangers, homos et hétéros, vieux et jeunes, vieux-jeu ou branchés. Le paradis retrouvé. Qui sait ?
L'avis de Tënk
Claire Simon se promène, d’événement en événement, dans le bois de Vincennes. Ces événements, ce sont les personnes qu’elle rencontre, au détour des chemins nombreux. C’est la nature, qu’ils viennent chercher, quelque chose de la nature en tout cas : des prairies, des fourrés discrets, la promenade, les saisons. Et puis les arbres. Toucher un arbre.
Peut-être est-ce le geste le plus émouvant du film : un homme se promène avec le groupe de son hôpital de jour. On lui demande, comme une mise au défi, d’aller toucher un arbre. Il s’avance vers le bord du lac et appose ses mains sur le tronc pour en caresser l’écorce. Alors l’homme est avec l’arbre, il n’est plus seul, c’est une relation. Voilà peut-être ce que révèle la belle curiosité de Claire Simon pour les personnes qu’elle croise: il y a une sorte de solitude, quelque chose d’un peu sourd et de puissant à la fois en chacun des personnages. Nous sommes tous solitaires, avec notre richesse, et c’est ce qui nous réunit.
Jérémie Jorrand
Chargé de l'éditorial et de la programmation de Tënk