Résumé
Il y a un film et son réalisateur, des techniciens, des acteurs et leurs personnages, Simon, La Martine… C’est une histoire d’amour racontée par Paul Vecchiali. Sur le plateau, les rôles s’échangent, dans un plan on est comédien, dans le suivant perchman. La réalité du tournage devient le prétexte à un jeu avec le cinéma où les limites du cadre sont de plus en plus perméables.
L'avis de Tënk
Pascal Catheland filme la fabrication de Trois Mots en passant, court métrage de Paul Vecchiali tourné en 2015. Ce sont des moments de plateau, de mise en place, de bidouillages techniques, de conseils aux comédiens, de silence demandé. C'est aussi l'enregistrement de la voix qui accompagnera le film, par Paul Vecchiali lui-même qui bute, se reprend, et dont finalement le timbre vient accompagner les comédiens en plein jeu. Revoir La Martine est un film qui s'écoute. On plonge dans des moments de silence absolu, qui répondent à une « absence » demandée par le réalisateur. On écoute les avions passer. On se tait dans les coulisses. On passe d'une ambiance sonore de plateau à l'ambiance sonore d'un film de fiction, et notre oreille change d'attention en traversant cette frontière. Et le film s'amuse avec ce passage de l'un à l'autre, qui déstabilise et brouille les repères.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
