Résumé
Nous sommes tous et toutes prisonniers et prisonnières d’une nationalité, d’une condition sociale, d’une couleur de peau, auxquelles la police et la répression d’État nous forcent à nous résigner. Ce film raconte comment souffrent les corps, sous les coups, la contrainte et l’humiliation.
L'avis de Tënk
Antoine Fontaine et Galdric Fleury (tous deux réunis sous le nom du duo fleuryfontaine pour ce film) proposent ici une reconstitution animée basée sur des faits de violences policières ayant eu cours en France ces 15 dernières années. Partant de l’idée de "théâtre" (faisant référence au terme de stratégie militaire "théâtre des opérations"), les cinéastes proposent un texte sur la répression d’État, ici dans le cas d’interventions de forces de l’ordre sur des individus. À l’image, la reconstitution de ces agressions à partir d‘une technologie de motion capture (capture de mouvements) donne alors à voir les mouvements de l’agressé (et jamais ceux de l’agresseur), interprétés sur fond vert par trois danseuses. De ces interpellations et neutralisations se dégagent alors les gestes de corps violentés et humiliés, sans secours dans un décor urbain anonyme, vidé de ses spectateurs. Contraindre pourrait être la somme visuelle des violences perpétrées au nom de l'Ordre, sur une scène nationale où a été assigné un rôle à chacun. On en retient sa réflexion politique urgente dans une proposition visuelle aussi audacieuse qu'aboutie.
Aurélien Marsais
Programmateur, producteur