Le train, comme le cinéma, machine à remonter, à défiler, à défier le temps et l’espace…
“Retour” nous avait laissé à l’extrémité du continent, face à Taïwan. Avec “Last Year When the Train Passed by”, Huang Pang-Chuan nous fait pénétrer son île natale en poussant la porte des maisons, alors entraperçues à bord de son vaisseau. Comme une percée dans l’image même, de vieux hommes - autant de doubles du grand-père disparu -, restés cachés derrière les façades un an auparavant, racontent leur vie mouvante d’apparence immuable.
Le chemin de fer nous conduit au cœur de la matière argentique : la photographie noir et blanc, puis l’image couleur en mouvement, jusqu’au numérique qui, revendiquant sa filiation, figure par une séquence finale cosmique la magie de la révélation photographique.
Deux premiers films remarquables qui tissent le travail sur la mémoire avec le goût de la pellicule et le vécu du voyage. Un auteur à suivre !

Roxanne Riou et Jimmy Deniziot
Pré-sélectionneurs pour les États généraux
du film documentaire - Lussas