Résumé
Les révoltes de Stonewall, symbole de la libération homosexuelle, ont eu lieu dans le New York de 1969. Plus de quarante ans plus tard, Rien n’oblige à répéter l’histoire s’intéresse aux spécificités de la communauté née de cet évènement et tente de comprendre comment celle-ci parvient à transmettre et faire perdurer le vaste projet de transformation à l’origine de ce mouvement.
L'avis de Tënk
The Audrey Lorde Project ; the Gay Liberation Front ; the Lesbian Herstory Archives ; Mix (festival de cinéma expérimental gay et lesbien) ; etc. : impulsées à New York entre 1969 et 1994, pour certaines dans le sillage des révoltes de Stonewall, pour d'autres afin de lutter contre l'épidémie de sida, toutes ces structures relèvent d'un militantisme LGBTQI++. Au fil de conversations en voix-off avec des protagonistes de ces mouvements, le film esquisse la cartographie de combats où les oppressions s'entrelacent et où l'idée de communauté repose sur l'importance du lien et du soin. Si l'essentiel des images de manifestations comme de fêtes – la subversion et l'engagement politique n'étant jamais déliés de la fête – sont retravaillées (par saturation, superposition, etc.), deux séquences rompent avec ces procédés expérimentaux. Tirées de la première Pride (sise en 1970 à Stonewall) la prise de parole de Sylvia Rivera (femme trans) et celle d'une lesbienne transphobe (soit « terf ») rappellent les conflictualités internes à ces mobilisations et la persistance d'oppressions.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique